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  • Photo du rédacteurVictorMoreauEcrivain

Guide Pratique : Comment Créer une Histoire qui Déchire !

Ok, la dernière fois nous avons posé les bases de la création d'un récit : une époque, un lieu et un ou des personnages. La base. Aujourd'hui, attaquons-nous à la structure du récit lui-même; à son squelette, si vous préférez. 



A l'instar du corps humain, si le squelette de votre histoire est tordu, rien ne sera à sa place par la suite.

 

Ce n'est pas le tout d'avoir un personnage et un univers, encore faut-il en faire quelque chose. Vous avez probablement imaginé des tas d’aventures pour vos personnages. Organisons tout cela. Dans les grandes lignes, une histoire se compose en trois actes, eux-mêmes articulés autour de moments clés :


ACTE I

— Situation initiale : vous présentez votre univers et vos personnages. Décrivez leur vie, leur occupation, le background politique ou social, bref : peignez un joli tableau. A ce stade de l’histoire, l’action n’a pas encore démarré.

— Elément déclencheur : c’est ce qui va propulser votre héros dans le récit. Il peut s’y lancer de lui-même pour différentes raisons (désir de vengeance, de conquête, de justice, de richesse…) ou bien s’y faire entrainer par la force des choses. Le tout est que l’histoire se mette en marche.

— Verrouillage : c’est le point de non-retour ; votre personnage, maintenant qu’il est lancé dans l’histoire, ne peut plus faire marche arrière.


ACTE II

— Premier climax : c’est soit la première grosse crise que traverse votre héros, le premier moment de grande tension où le lecteur va se dire, « zut, comment va-t-il s’en sortir ? », soit sa première grande victoire. Elle arrive au milieu du récit.

— Climax principal : c’est LA scène où la tension est à son comble. Tout va se jouer à cet instant précis. Notez que le ton que vous adoptez doit être à l’opposé du premier climax ; si tantôt votre héros a connu un grand succès, ici il doit être au plus profond des ténèbres. A l’inverse, si précédemment votre personnage était au fond du gouffre, il connaîtra ici la victoire suprême.


ACTE III

— Retournement de situation : Afin de créer la surprise chez le lecteur et d’éviter que le récit soit prévisible, la toute fin de votre récit doit être un nouveau changement de ton, opposé au climax principal.


Si vous devez retenir une chose, c’est qu’un récit est une question de tension. Cela ne veut pas forcément dire des personnages qui se disputent sans cesse ou bien des échanges de coups de feu à profusion, mais quelque chose qui retient l’intérêt du lecteur. Cela peut être du mystère, une ambiance pesante ou au contraire une atmosphère pleine de vie et d’énergie, le tout est de ne pas tomber dans la platitude. Vous noterez également qu’on renverse le ton régulièrement afin de surprendre le lecteur et de ne tomber ni dans la guimauve ni dans le désespoir complet. Mettons tout cela en pratique avec un scénario fictif. Jean-Jacques est un chevalier déshonoré qui veut absolument se venger de Sire Sournois, lequel lui a volé ses terres, son château et son épouse. En suivant ce squelette, cela donnerait :


— Situation initiale : Jean-Jacques est un noble chevalier qui mène une vie tranquille dans son château auprès de sa bien-aimée.

— Elément déclencheur : Le vil Sire Sournois profite de l’absence de Jean-Jacques, parti en croisade répandre la bonne parole de Dieu, pour prendre son château et sa femme par la force.

— Verrouillage : Jean-Jacques vit comme un paria, parmi les brigands, mais compte bien se venger : il décide de se livrer à suffisamment de dérobades pour engager des mercenaires et reconquérir son château.

— Premier Climax : Jean-Jacques est capturé par la maréchaussée et finit en prison. Voilà tous ses espoirs de vengeance réduits à néant.

— Climax principal : Après avoir réussi à s’évader grâce à ses amis brigands, Jean-Jacques donne enfin l’assaut. Place à un combat sans merci entre les deux ennemis jurés !

— Retournement de situation : Alors qu’il tient Sournois à sa merci, Jean-Jacques est soudain frappé dans le dos. En effet, durant sa captivité, son épouse a développé un sévère syndrome de Stockholm et a choisi de sauver Sournois plutôt que son ancien mari.


Alors, je parie que vous n’aviez pas vu venir une telle fin, hein ? Tout cela est dû à une chose : la gestion des tons. Gardez en mémoire que le premier climax doit refléter le ton final de votre récit, et le climax principal doit en être l’opposé. Vous trouvez cette histoire trop sombre ? Changeons la tonalité pour obtenir une happy end !


— Premier climax : Jean-Jacques donne l’assaut sur le château de son ennemi et le tient à sa merci après un rude combat.

— Climax principal : Après avoir repris ses terres, Jean-Jacques est arrêté sur ordre du roi pour ses faits de brigandage passés ! Il est destitué de son titre et de son domaine avant d’être jeté au cachot en attendant son procès.

— Retournement de situation : durant le procès de Jean-Jacques, sa femme intervient pour expliquer que tous les crimes qu’il a commis en tant que brigand l’ont été au nom de l’amour et de la justice. Le roi, ému, gracie Jean-Jacques qui retrouve son épouse et sa vie d’avant.


Et voilà ! Ce scénario m’est venu en quelques minutes de réflexion, alors imaginez un peu ce que vous pourriez accomplir en vous y mettant sérieusement ! Bien entendu, ce n’est là qu’une simple base ; il vous faudra encore rajouter les organes, les muscles et les tissus nécessaires à la cohésion de votre récit, puis à l’envelopper d’une jolie couche de peau pour terminer. Le roman final sera certainement bien différent de ce squelette, mais au moins vous aurez eu un fil conducteur à suivre.


 

Normalement, à ce stade de la construction de votre récit, vous avez en tête des scènes diverses et variées, en plus de ces éléments clés. Une bonne chose à faire maintenant, c’est d’écrire toutes ces petites scènes sur des cartes de papier (vous pouvez aussi le faire sur ordinateur mais je préfère le papier.) Ceci vous permettra de les organiser facilement, et vous évitera de vous dire « ah ben mince, j’ai une incohérence majeure, là », arrivé au milieu de l’écriture. Mettez-les simplement les unes à la suite des autres et réfléchissez à leur enchaînement. Si quelque chose cloche, intervertissez simplement les cartes pour tenter de nouvelles combinaisons.


C'est à ça que ressemble mon bureau quand j'utilise ce procédé


Allez, maintenant, vous avez toutes les clés pour écrire un récit qui déchire, alors au boulot !






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